Ce tableau est inspiré d’une anecdote relatée par Arthur Buies dans sa Lanterne, un journal satirique férocement anticléricale où le pamphlétaire «entre en guerre ouverte avec toutes les stupidités, toutes les hypocrisies, toutes les turpitudes».
L’anecdote se déroule le jour de Noël, à Saint-Jérôme (lac Saint-Jean), dans les minutes qui précèdent la messe de minuit. Elle met en scène le curé qui n’est malheureusement pas identifié dans le récit de Buies: «M. le curé de Saint-Jérôme avait organisé un corps de musique pour fêter avec plus de bruit la naissance du Sauveur, et comme dans ces régions reculées, les instruments choisis sont rares, il fut obligé de se contenter d’une vingtaine de violons et de quelques flûtes. Les musiciens s’exercèrent pendant cinq à six semaines, lorsqu’enfin, la messe de minuit arrivée, ils s’en vont chacun prendre leur place. Le curé les arrête l’un après l’autre et leur demande si leurs violons avaient déjà fait danser; sur réponse affirmative de chacun d’eux, il les renvoie, leur disant qu’il ne voulait point que ces violons qui avaient porté scandale servissent dans un lieu saint. (Il renvoya les violons et garda les musiciens à l’église.)»
Le folklore québécois abonde en récits où le diable se cache sous les traits d’un violoniste qui ensorcèle les âmes avec une mélodie profane qui les entraînent contre leur volonté dans des rondes «obscènes, lubriques et immorales».
Dans son œuvre, l’artiste nous relate la suite du récit. Le diable, portant une ceinture fléchée nouée autour de la taille et tirant sur sa pipe de plâtre, joue de l’instrument damné devant l’église où le curé dit sa messe! Chants sacrés et échos de bacchanale s’entremêlant sous le ciel étoilé d’une nuit glaciale de Noël.
Le tableau sera exposé du 16 juin au 29 juillet 2012 à la Maison des Arts et de la Culture St-Faustin dans le cade du concours annuel 2012.
1171, rue de la Pisciculture, Saint-Faustin-Lac-Carré (Québec) 819 688-2676.